• Un tournant de la saison au Vélodrome

    Tous les regards seront tournés vers le Vélodrome ce soir, où Marseille et Nice s’affronteront. Si le match aller avait été tristement marqué par les agissements des ultras Niçois, la rencontre de ce soir s’annonce bouillante dans les tribunes et sur le rectangle vert. 

    Ce soir dans un Vélodrome incandescent où près de 65 000 supporters sont attendus, la fin de saison pourrait être bouleversée. Marseille, dauphin du Paris Saint-Germain, accueille l’OGC Nice, troisième à égalité de points et de goalaverage. Sans compter sur les deux poursuivants, Rennes et Strasbourg, qui comptent bien mettre la pression sur les deux écuries méditerranéennes. En cas de victoire, Rennais et Strasbourgeois prendraient respectivement les deuxième et troisième places tout en éjectant du podium Nice et Marseille avant leur rencontre cruciale.

    Une opposition de style

    Christophe Galtier et Jorge Sampaoli, deux entraîneurs bouillants aux principes diamétralement opposés. @FranceBleu.

    Si seulement 200 kilomètres séparent les deux villes, l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille sont diamétralement opposés. Jorge Sampaoli et Christophe Galtier n’ont pas la même philosophie de jeu. D’un côté, l’Argentin est un adepte du football liquide si cher à Pep Guardiola. “Sampaoli est l’héritier du football liquide, qui change de forme, qui s’adapte à la structure dans laquelle il est. Ce sont des équipes qui s’organisent autour du ballon, chacun peut changer de poste.”, expliquait Thibaud Leplat au micro de L’AfterFoot. De l’autre, l’ancien entraîneur stéphanois opte pour une approche plus défensive. “Les entraînements sont très différents. Beaucoup de choses ont changé, à commencer par le système qu’on travaille, qui n’est plus un 4-3-3, mais un 4-4-2. On bosse beaucoup le pressing, les retours, la manière de coulisser… Il y a énormément de tactique, le coach demande beaucoup d’agressivité et d’intensité.”, confiait Hicham Boudaoui, suspendu pour le match de ce soir, à So Foot. Sur le terrain cette différence se ressent au niveau des compositions. Si Jorge Sampaoli change très régulièrement de système, Christophe Galtier, quant à lui, fait toujours confiance à son 4-4-2. 

    Depuis le début de la saison, les affrontements entre les deux clubs ont tourné à l’avantage des Niçois avec notamment la victoire 4-1 à l’Allianz Riviera pour le compte des quarts de finale de la Coupe de France. “Ce qui s’est passé à l’aller, il n’y a pas d’utilité à revenir dessus. Sur le quart de finale de coupe de France oui. Nous avons beaucoup subi, deux ou trois buts sont venus de nos pertes de balle. Nous avons commis des erreurs, identifiées, nous avons été punis, ça a été dur, nous avons mis du temps à digérer cette défaite, ça nous a emmenés dans une spirale compliquée. À nous de profiter de la leçon et d’être efficaces.”, analysait Dimitri Payet, de retour dans le groupe marseillais, en conférence de presse. Cependant, la donne change ce soir. Nice sera dans l’obligation de bricoler pour pallier l’absence de son capitaine, Dante.

    Capitaines : retour et suspension

    Expulsé contre Montpellier, le capitaine des Aiglons ne sera pas du déplacement au Vélodrome pour ce choc de cette journée. Un véritable coup dur pour les hommes de Galtier. “C’est notre capitaine, le leader d’une des meilleures défenses du Championnat. Face à l’OM, ce sera un match à grande exposition, avec une grosse ambiance. C’est très préjudiciable pour nous.”, affirmait le Marseillais de naissance. Avec 2 288 minutes jouées, le Brésilien est le deuxième homme le plus utilisé par Christophe Galtier derrière Walter Benitez. D’après L’Équipe, ce serait Pablo Rosario qui devrait se tenir aux côtés de Jean-Clair Todibo pour composer la charnière comme en deuxième mi-temps à la Mosson.

    Payet de retour, Dante suspendu. @Ligue 1

    Côté Olympien, Dimitri Payet est de retour dans le groupe. Laissé au repos par Jorge Sampaoli pour le déplacement au stade Francis Le Blé et suspendu pour le match retour d’Europa League Conférence, le capitaine marseillais devrait faire son comeback dans le onze phocéen. “L’objectif principal était d’éteindre cette petite gêne musculaire qui s’est réveillée pendant l’aller contre Bâle, ça m’a permis aussi de souffler un peu.”, rassurait le capitaine olympien en conférence de presse.

    Gerson et Payet, complémentarité sur la Canebière. @L’Équipe

    Aligné dans un probable 4-3-3 où il jonglera habilement entre prendre l’aile et repiquer dans l’axe, Dimitri Payet pourra profiter de sa nouvelle complicité avec Gerson. Contre Bâle, Jorge Sampaoli, suspendu ce soir pour accumulation de cartons jaunes, avait vu juste en alignant le Brésilien sur l’aile gauche et Dimitri Payet en tant que relayeur. “J’aime beaucoup le jeu de Payet et la connexion que j’ai avec lui. C’est un joueur de niveau Coupe du monde, un joueur très intelligent, qui rend le jeu facile. J’essaye de faire la même chose avec lui, lui rendre le jeu facile.”, confessait Gerson. Cette nouvelle animation offensive fait le bonheur des Marseillais qui restent sur une série de trois victoires consécutives. Mais ce soir, face à eux se dressent des Niçois conscients de leurs qualités. Les Marseillais devront être efficaces devant le but sous peine de s’exposer aux contres des Aiglons. Ça chauffe sur la Méditerranée !

  • Saint-Étienne, des hauts et débats

    Pascal Dupraz, un entraîneur proche de son groupe. @L’Équipe

    Arrivé à Saint-Étienne en pompier de service fin décembre, Pascal Dupraz insuffle un vent de fraîcheur dans le Forez. Lanterne rouge lorsqu’il a débarqué, les Verts ont sorti la tête de l’eau et se sont relancés dans la course au maintien. Analyse tactique de l’AS Saint-Étienne de Pascal Dupraz.

    Je ne vais pas fuir mes responsabilités. J’ai la faiblesse de penser que j’ai des recettes pour que l’équipe aille mieux. Je vais insuffler mon élan, toute mon expérience et être dans le partage.”. Tels étaient les mots de Pascal Dupraz lors de sa première conférence de presse à l’Étrat. Trois mois après sa prise de fonction, force est de constater que l’homme au bonnet à pompon a su redonner confiance au groupe stéphanois. Avec son attitude qui est la sienne, Pascal Dupraz a relancé l’AS Saint-Étienne en étant fidèle à ses principes de jeu. “Ce n’est pas très grave si l’équipe d’en face échange des passes à 60, 70 mètres du but. C’est marqué dans quel livre qu’il faut aller tout de suite chercher le ballon ?« , hurlait le haut-savoyard lors de son premier entraînement. En recherchant une stabilité défensive, l’ancien entraîneur d’Évian Thonon Gaillard a opté pour un système à trois défenseurs centraux. Ainsi est né le système en 3-4-3 (ou 3-5-2) du côté du Forez.

    Des changements offensivement

    L’arme offensive numéro 1 des Verts, c’est Ryad Boudebouz. @L’Équipe

    Si c’est une motivation plutôt défensive qui a poussé Pascal Dupraz à choisir le 3-4-3, on peut voir que ce système offre un certain nombre de solutions offensives. Lorsque les Verts ont le ballon, ce schéma peut se muer en 3-2-5 avec des pistons, Sada Thioub et Timothée Kolodziejczak, qui peuvent être amenés à évoluer plus haut sur le terrain. Rassurez-vous amoureux de football, le défenseur français ne monte que très rarement. Les trois joueurs de devant sont constamment en mouvement ce qui crée une multitude de choix pour composer les offensives. 

    Contre Montpellier la flexibilité était de mise. Ici, Romain Hamouma (en rouge) décroche et c’est Adil Aouchiche (en bleu) qui vient prendre et la place d’Hamouma et la profondeur. Ce mouvement permet d’éloigner un défenseur du porteur de balle ce qui favorise la percussion et le duel en un contre un.

    Autre exemple, l’égalisation contre Strasbourg. Cette dernière est survenue après un changement de position. Ryad Boudebouz, l’électron libre de l’AS Saint-Étienne de Pascal Dupraz, (en bleu) vient solliciter dans les pieds le porteur de balle. Ce déplacement attire Alexander Djiku et Denis Bouanga vient attaquer l’espace libre laissé dans le dos d’Anthony Caci. Sada Thioub dépose le ballon dans le bon espace et l’ailier gabonais offre un caviar à son capitaine, Wahbi Khazri, qui n’a plus qu’à convertir dans le but vide de Mats Sels. Les jeux en triangle sont très régulièrement utilisés par les hommes de Pascal Dupraz avec un dénominateur commun, Ryad Boudebouz. Avec son positionnement libre, l’Algérien se retrouve toujours côté ballon et sa vista permet de trouver des passes qui font avancer le jeu. 5,5 c’est la moyenne de passes progressives par match que réalise Ryad Boudebouz depuis l’arrivée du coach haut-savoyard dans le Forez. Cette statistique confirme que le meneur de jeu est l’homme sur qui repose l’animation offensive stéphanoise.

    Autre élément fort de l’animation de jeu des Verts, la densité côté ballon. Sur cette image où les deux équipes luttent pour récupérer la possession du ballon, il y a pas moins de neuf joueurs stéphanois sur la partie gauche du terrain. Seul Yvann Maçon, le piston droit reste sur son aile tout en resserrant côté ballon. Avec cette forte densité, les combinaisons dans les petits espaces permettent au bloc de trouver la profondeur en deux voire trois passes à l’aide de jeux en triangles.

    Grâce à ses joueurs de profondeurs comme Arnaud Nordin ou encore Denis Bouanga, Pascal Dupraz recherche presque systématiquement la projection. Contre Strasbourg, sur une récupération de balle, il n’y a pas moins de six joueurs stéphanois qui se projettent pour profiter de la déstabilisation du bloc strasbourgeois. À l’issue de cette action, Zaydou Youssouf manque l’opportunité de faire mouche. 

    Si sur cette image, Strasbourg est déstabilisé, Pascal Dupraz, quant à lui, œuvre pour que son bloc le soit de moins en moins.  

    Soigner l’arrière-garde

    Falaye Sacko, une recrue qui fait du bien. @But

    On partage un constat : il faudra que l’AS Saint-Etienne soit plus ambitieuse que prévu. Après échange avec les actionnaires, nous aurons des moyens significatifs pour relever ce challenge”, annonçait Dupraz pour mettre la pression sur ses dirigeants. Vœu exaucé pour le natif d’Annemasse. Quatre recrues à vocation défensive ont débarqué du côté du Forez, parmi eux Eliaquim Mangala, Falaye Sacko, Paul Bernardoni et Sada Thioub. Parmi elle, une a particulièrement marqué l’entraîneur : Eliaquim Mangala. Le meneur d’homme ne tarissait pas d’éloges à propos du défenseur central. “Son impact est aussi sportif, cela se voit peut-être moins mais il s’accroche et il fait avancer son équipe, on défend en avançant et ce n’était pas le cas tout le temps auparavant. Notre bloc était bien trop distant et ce n’est plus le cas maintenant.”. Le système de jeu mis en place y est également pour quelque chose. Si le 3-4-3 se transforme en 3-2-5 en phase offensive, il se mue aussi en phase défensive pour verrouiller au maximum les espaces. Preuve à l’appui lors du match contre l’éternel rival, l’Olympique Lyonnais, où l’on peut apercevoir un 5-4-1.  

    Sur ce plan, les deux lignes défensives sont visibles. Elles sont relativement proches les unes des autres pour réduire au maximum les espaces entre elles. Le positionnement des milieux excentrés force Lucas Paqueta à jouer dans l’axe où la densité stéphanoise est importante. Les solutions intérieures étant bien bloquées, le Brésilien n’a pas d’autres choix que de lancer dans la profondeur ses coéquipiers. Sur cette action, les Stéphanois étaient menés au Groupama Stadium. En règle générale, les hommes de Pascal Dupraz se replacent en bloc bas contre les écuries supérieures à elles pour réduire au maximum les espaces dans le dos des défenseurs centraux fragiles dans ce domaine. L’arrivée de Falaye Sacko contrebalance tout de même ce déficit. Logiquement au Parc des Princes fin février, les Verts ont très régulièrement reculé pour ne pas être exposé à la vitesse de Kylian Mbappé.

    Sur l’ouverture du score de l’AS Saint-Étienne, on voit que Denis Bouanga harcèle Danilo Pereira mais ses partenaires ne l’accompagnent pas. Le positionnement de leurs corps montre bien la volonté de réduire les espaces. Timothée Kolodziejczak, Mickaël Nadé, Eliaquim Mangala, ou encore Arnaud Nordin sont orientés vers la cage de Paul Bernardoni prêts à gérer les menaces Mbappé ou Neymar.  

    Malgré ce que son discours lors de la première séance d’entraînement laissait présager, Pascal Dupraz opte aussi pour du pressing dans les moments clés. Contre Strasbourg, le but de Ryad Boudebouz sur coup-franc indirect intervient après la mise en place d’un pressing qui oblige Gerzino Nyamsi à donner un ballon compliqué à son portier. Au stade Gabriel Montpied, les onze Verts ont également pressé leur adversaire avec un choix étonnant de la part du haut-savoyard. 

    Mahdi Camara, d’habitude utilisé comme milieu relayeur, a été positionné en meneur de jeu pour marquer individuellement Johan Gastien, le maître à jouer du Clermont Foot. Sur ce plan, la volonté de presser est visible. Wahbi Khazri va forcer Ouparine Djoko à jouer long sur Akim Zedadka, laissé seul par les Stéphanois. Cette mauvaise mise en place du pressing va offrir aux hommes de Pascal Gastien une opportunité manquée par Mohamed Bayo. 

    À l’image de cette action, Pascal Dupraz n’a pas pansé toutes les plaies des pensionnaires de Geoffroy-Guichard

    Des lacunes défensives qui persistent

    Malgré les recrues et les solutions choisies par Pascal Dupraz, les problèmes défensifs n’ont pas totalement disparu dans le Forez. Avec une moyenne de 1.35 buts encaissés par match en Ligue 1 et seulement un clean-sheet depuis l’arrivée de l’ancien entraîneur de Stade Malherbe de Caen, Saint-Étienne n’a pas retrouvé la solidité qui faisait sa force auparavant et cela se ressent. Les coups de pied arrêtés sont une arme qui fait souvent mal aux Stéphanois. Lors des trois dernières sorties contre le Paris Saint-Germain, le Racing Club de Strasbourg et le Clermont Foot, les Verts ont encaissé trois buts sur phases arrêtées. Nous allons nous arrêter sur deux situations, la première lors du match contre le club alsacien.

    Entouré en rouge, Lucas Perrin profite de la mauvaise communication entre ses deux vis à vis, Eliaquim Mangala et Mickaël Nadé, pour venir refroidir le Chaudron. Si l’ancien citizen est coupable d’avoir lâché le marquage de Lucas Perrin, le positionnement du numéro 3 vert interroge également. L’orientation de son corps est fatale. Il tourne le dos à son vis à vis et ne peut donc pas savoir où il se trouve. Le défenseur strasbourgeois dispose d’un avantage de position sur le Stéphanois. Les Verts ne rattraperont pas le retard pris au départ. 

    Au Gabriel Montpied, le constat est identique. Les coéquipiers de Jason Berthomier arrivent lancer dans la surface de réparation face à des Stéphanois attentistes. Résultat, Cédric Hountondji propulse le ballon dans la lucarne d’un Paul Bernardoni impuissant. 

    La gestion de la profondeur pose également des problèmes à l’AS Saint-Étienne. Même si Falaye Sacko est venu compenser le manque criant de vitesse d’Eliaquim Mangala et Mickaël Nadé, étant plus des joueurs de duels, les Verts sont souvent en délicatesse dans ce domaine.

    Au Groupama Stadium, cette action paraît anodine mais c’est bien de là que va arriver l’ouverture du score Lyonnaise. Si Zaydou Youssouf est trop loin de Léo Dubois pour l’empêcher de trouver la profondeur, Timothée Kolodziejczak va, quant à lui, gérer bizarrement la course de Moussa Dembélé. Même si le défenseur formé à Lyon reste au contact de son adversaire tout au long du déplacement, il offrira un pénalty aux hommes de Peter Bosz après une intervention pas du tout maîtrisée. 

    Autre exemple de la mauvaise gestion de la profondeur, le match contre Lens.

    Bien placés en 5-4-1, les Stéphanois vont se faire cueillir sur une passe cachée de David Pereira da Costa. Sur ce plan, la volonté de Franck Haise d’attaquer les espaces entre les défenseurs de l’AS Saint-Étienne est bien visible. Les trois attaquants du RC Lens se positionnent parfaitement. Ibrahima Baldé et Seko Fofana attaquent l’intervalle dans le dos d’Abdoulaye Bakayoko et le génie de l’Ivoirien se charge de transformer ce ballon en but. 

    Dernier exemple, la rencontre face au Clermont Foot où dès le début du match, les joueurs entraînés par Pascal Gastien ont tenté de faire mal à Saint-Étienne en jouant dans la profondeur.

    Sur cette action, le porteur de balle, en l’occurrence Salis Abdul Samed, n’est pas attaqué par le bloc Vert. Neuf mètres, c’est la distance qui sépare le milieu ghanéen de son vis-à-vis Sada Thioub. Grâce à ce laps de temps, il a tout le loisir de trouver Mohamed Bayo dans le dos d’Eliaquim Mangala. Le placement de l’attaquant Auvergnat est intéressant car il se situe dans la zone qui fait tant de mal aux défenseurs de Pascal Dupraz. Le déplacement de Jason Berthomier démontre tout le quotient intellectuel football de ce joueur qui sème le doute dans la tête de Mickaël Nadé. Ce dernier ne sait pas s’ il doit suivre Mohamed Bayo ou aller sur Jason Berthomier. L’attaquant Clermontois ratera cependant son face à face avec Paul Bernardoni, mais une chose est sûre, la profondeur est le talon d’Achille de la formation de Pascal Dupraz. 

  • J27 : la course au maintien au programme

    J27 : la course au maintien au programme

    Préparez-vous, cette 27ème journée de Ligue 1 sera marquée par la course au maintien. Deux grosses affiches de bas de tableau ont lieu ce week-end. Troyes se déplace à Bordeaux, Saint-Etienne accueille Metz.

    Programme :

    Match de la peur à Geoffroy-Guichard

    Le club du Forez le sait, ce match dominical pourrait bien être le tournant de leur saison. Sainté, 19ème, accueille Metz, 18ème au coup d’envoi. Un match attendu par les supporters et les spécialistes qui voient là une occasion d’en savoir plus sur les capacités des deux équipes à se maintenir en mai prochain. Pour l’instant, avantage Sainté. Parce que dans le Chaudron, les Verts semblent transformés ces derniers temps. Une défaite dans le temps additionnel contre Lens, puis une victoire face à Montpellier et un nul contre Strasbourg. Loin d’être une forteresse imprenable, Geoffroy-Guichard recommence à faire peur. Ce dimanche, plus de 32 000 spectateurs sont attendus dans le Chaudron. Mais attention à Metz. Les Lorrains ont enchaîné deux clean-sheets de suite à Lille et face à Nantes avec deux 0-0 de suite. Metz aura à coeur de ramener au moins un point avec un bloc bas loin d’être attrayant mais rudement efficace. Un match qu’il faudra suivre avec attention, sur notre compte twitter @InsideLigue1.

    Bordeaux-Troyes, pour donner plus d’enseignements ?

    Il ne se sera passé que quelques minutes lorsque vous déciderez de zapper ASSE-Metz pour Bordeaux-Troyes, et vous aurez bien raison. Ce dimanche après-midi, la bataille pour le maintien va faire rage et ce Bordeaux-Troyes ne va pas manquer d’arguments pour que vous ne le regardiez pas. Les Girondins, lanterne rouge, accueillent Troyes, 17èmes mais avec le même nombre de points. « Un match à six points » comme aiment bien rappeler les experts. Depuis l’arrivée de David Guion en Gironde, les Bordelais ne perdent plus. Mais ils ne gagnent pas non plus. Deux nuls à Clermont et face à Monaco. Tandis que Troyes vient d’accrocher l’OM au stade de l’Aube après avoir essuyé deux roustes à Rennes (4-1) et à Brest (5-1). Bref, vous l’aurez bien compris il restera encore 11 matchs à disputer après cette rencontre. Le maintien ne va pas se jouer ce dimanche. Encore que, l’équipe qui prendra l’avantage dimanche à 16h53 frappera un grand coup de massue sur ses concurrents directs.

    La décla de la semaine :

    On est cinq clubs à jouer le maintien, dont deux clubs historiques que le système essaie de protéger un peu. Il y a eu des articles dans L’Équipe, mais ça ne choque personne. J’ai peur des interférences, en 30 ans j’en ai vu des choses, je pourrais écrire un livre. »

    Frédéric Antonetti sur la course pour le maintien. Ambiance avec le déplacement à Geoffroy-Guichard.

    Les pronos de la rédac’ :

    Romain :

    Lorient-Lyon : 1-1

    Lens-Brest : 2-1

    Nice-PSG : 0-2

    Saint-Etienne-Metz : 0-1

    Bordeaux-Troyes : 2-1

    Nantes-Montpellier : 1-1

    Reims-Strasbourg : 2-2

    Lille-Clermont : 2-1

    Marseille-Monaco : 2-3

    Sylvain :

    Lorient-Lyon : 1-1

    Lens-Brest : 2-1

    Nice-PSG : 0-2

    Saint-Etienne-Metz : 0-1

    Bordeaux-Troyes : 2-1

    Nantes-Montpellier : 1-1

    Reims-Strasbourg : 2-2

    Lille-Clermont : 2-1

    Marseille-Monaco : 2-3

  • Nantes 1994-95 : Quand le jeu était à eux

    Nantes 1994-95 : Quand le jeu était à eux

    Cette semaine, direction l’Ouest de la France pour retrouver l’une des plus belles équipes de tous les temps. Le FC Nantes de Miguel Cardoso.. non on déconne, le Football Club Nantes Atlantique de Jean Claude Suaudeau.

    Retour plus de 25 ans en arrière (déjà). Pourtant, on a l’impression que c’était hier. Rappelez-vous, Claude Makélélé avait des cheveux, Eurest était le sponsor du maillot mytique jaune et vert du FCNA. Et les spectateurs de la Beaujoire étaient à mille lieues de s’imaginer que plus de 20 ans plus tard, Waldemar Kita allait plomber tout ça. Tout ça, quoi ? Un formidable état d’esprit porté par le spectacle, le jeu, et par les résultats. Meilleure attaque, meilleure défense, meilleur buteur, meilleur entraîneur, voici la saison 1994-95 du FC Nantes Atlantique.

    Nantes au bord du précipice

    Tout commence deux ans plus tôt lorsque le club nantais frôle le dépôt de bilan et la rétrogradation administrative en deuxième division. Interdit de recrutement, le FCNA repart alors de zéro et installe une politique de formation. Le club appartient désormais à la nouvelle génération. Pas une mauvaise idée sur le principe, mais un choix lourd de sens, Nantes ne peut pas faire autrement. Sur le papier, le centre de formation est l’un des meilleurs du pays. Quelques années plus tôt, Didier Deschamps ou encore Marcel Desailly y étaient sortis avant d’aller à Marseille décrocher la première (ou seule, c’est selon) C1 de l’histoire du football français.

    Place à la nouvelle génération avec des bébés canaris. Patrice Loko, Claude Makélélé, Nicolas Ouédec, Reynald Pedros, ou encore Christian Karembeu. Un collectif costaud et porté par les idées de Jean-Claude Suaudeau qui allie le résultat à l’esthétisme. Les deux premières saisons de ce FCNA new-look se concluent par deux cinquièmes places remplies d’espoirs.

    Une saison (presque) parfaite

    Les prémices de cette saison de rêve commencent à Auxerre dès la deuxième journée de D1. Après un nul en ouverture face à l’OL à la Beaujoire, Nantes s’en va chercher son premier succès de la saison chez Guy Roux, excusez du peu. Une victoire 2-1, avec une maîtrise du match relativement impressionnante qui va perdurer tout au long de cette saison 1994-95. 

    Perdurer, le mot est faible. C’est bien simple, Nantes ne perdra qu’un seul match cette saison. A la 33ème journée. 32 matchs consécutifs sans perdre en Division 1. Même dans leurs plus beaux des rêves, les supporters canaris n’auraient pas pu imaginer ce que la saison 1994-95 leur réserverait. Une seule défaite en championnat, la plus longue série d’invincibilité en Ligue 1 record en cours, meilleure attaque, meilleure défense du championnat, meilleur buteur et meilleur passeur. La saison parfaite à tous points de vue. “On avait un peu le même regard que quand on regardait les grandes heures du Barça”, décrit Charles Biétry, alors journaliste pour Canal + à l’époque. Et pour conclure tout ça, le septième titre de l’histoire du club nantais. Comme si l’on passait de l’enfer au paradis, une véritable rédemption. Le FC Nantes se classe devant l’OL, 2ème, et le PSG de Ginola, Weah, Rai and Cie, 3ème. Seul point d’ombre à ce chef d’œuvre, la magnifique campagne de coupe de France des canaris. En 32èmes, Nantes sort l’US Cluses-Scionzier pensionnaire de National 3 (5ème division) et se qualifie pour le prochain tour. Face à eux, l’ogre d’Ile de France. Non, ce n’est pas le Paris Saint-Germain. Mais bel et bien le FC Saint-Leu qui évolue en 3ème division. Les hommes de Coco Suaudeau vont se faire piéger à l’extérieur avant de se faire piteusement éliminer lors de la séance de tirs au but. Comme quoi, même dans une saison de rêve, la FFL (Fédération Française de la Lose) pointe le bout de son nez. 

    Néanmoins, le duo d’attaque Nicolas Ouédec et Patrice Loko, bien appuyé de Reynald Pedros en soutien des deux attaquants, a fait mal à toute la Ligue 1 cette saison-là. Loko termine meilleur buteur cette saison avec 22 buts, tandis que Ouédec finit troisième avec 18 réalisations.

    Un “une-deux aérien” venu d’ailleurs

    Vous vous doutez bien que nous n’allons pas vous faire revivre qu’un seul match de ce fabuleux FC Nantes version 1994-95. Non, nous allons vous faire replonger dans une action collective devenue légende, souvent imitée mais jamais égalée. Si je vous dit Beaujoire, Août 1994, Cauet, Loko, Pedros et encore Loko ? Evidemment Nantes – PSG. Avec les commentaires du regretté Thierry Gilardi, tout ça prend encore plus de légende. “Benoît Cauet qui joue rapidement cette touche sur Lokooo.. Loko-Pedros. PEDROS-LOKOOOOO. C’EST FABUUUUUULEUX. C’EST EXTRAORDINAIRE. BUT DE PATRICE LOKO. Après 18 minutes de jeu, et un ballon qui n’a pas touché le sol, Nantes mène 1-0. But de Patrice Loko”. Le une-deux aérien représente à merveille ce jeu à la nantaise. Plein d’insouciance, de talent et de spectacle, il mêle efficacité et esthétisme. Retranscription parfaite des principes de jeu de Jean-Claude “Coco” Suaudeau. Des préceptes largement repris quelques années plus tard par son disciple, Raynald Denoueix. Grâce notamment à un huitième titre de champion de France en 2001, avec l’équipe d’Eric Carrière, Mickaël Landreau, Sylvain Armand ou Marama Vahirua et 21 joueurs formés au club. Oui, oui 21 formés à la Jonelière dans l’effectif. Jeu à la nantaise.

  • J26 : Lyon rechute, Marseille et Nice marquent le pas

    J26 : Lyon rechute, Marseille et Nice marquent le pas

    Une 26ème journée de Ligue 1 comme on les aime chez InsideLigue1. Des buts, des retournements de situation et surtout, des heures de débats après ces 10 matchs du week-end.

    Résultats :

    Classement :

    Lyon retombe dans ses travers

    C’est un match qui fait parler depuis hier soir 22h47. Lorsque Leo Jardim rate sa prise de balle et rend le ballon après un contact avec Paqueta. Le brésilien en aura profité pour égaliser avant que Clément Turpin annule le but. Une décision qui fait débat depuis plusieurs heures maintenant. Mais l’important n’est-il pas ailleurs pour les lyonnais. Oui, le but aurait certainement pu (du ?) être accordé. Mais qu’en est-il de cette bouillie offensive proposée par Peter Bosz et les siens ? Lyon est complètement retombé dans ses travers et ne méritait pas grand chose ce dimanche, tout comme Lille guère mieux inspiré mais plus efficace. Encore une fois, Lyon manque l’occasion de revenir sur ses concurrents directs et pointe à la 10ème place. Frustrant, d’autant plus que Nice à Strasbourg et Marseille à Troyes n’ont su faire mieux que le match nul.

    La course au maintien relancée

    Cinq équipes qui se tiennent en seulement deux points. Bordeaux, Saint-Etienne, Troyes et Metz, tous à 22 points. La course pour le maintien promet d’être haletante à 12 journées de la fin, déjà. Il faudra suivre de très près le Saint-Etienne-Metz de dimanche prochain. L’ancien stéphanois, Vincent Pajot, sera d’ailleurs suspendu après son carton rouge reçu ce dimanche.

    L’équipe type

  • J26 : duels entre prétendants à l’Europe

    J26 : duels entre prétendants à l’Europe

    La 26ème journée de Ligue 1 est marquée par les deux affiches entre candidats aux places européennes. Montpellier accueille Rennes ce vendredi et Lille se déplace à Lyon en clôture de ce week-end de championnat de France.

    Programme :

    Test grandeur nature pour Montpellier

    Les supporters montpelliérains ont des envies d’Europe pour cette fin de saison. Le MHSC est positionné à la 9ème place à 13 journées de la fin. De quoi donner des rêves européens aux supporters pailladins. Et Montpellier va avoir de quoi se tester ce vendredi. Le Stade Rennais, 5èmes avec trois points de plus que son adversaire du soir, fait lui aussi office de candidat aux places européennes. Dans ce peloton composé de 10 équipes, il faut marquer son territoire et occasionnellement des points lors des confrontations directes. Ce match à la Mosson en est un parfait exemple. Le vainqueur de ce soir marquerait un gros coup. Montpellier pourrait complètement relancer la course à l’Europe. Rennes, en cas de succès, prendrait une longueur d’avance et distancerait son concurrent direct.

    Le LOSC veut se rattraper

    Le Lille-Metz de la semaine passée avait fait plus parler pour ses incidents d’après-match que pour le spectacle proposé lors des 90 minutes. Un bon gros 0-0 comme on ne les aime pas. Un match symptomatique de ce LOSC version 2021-22. Incapables de se montrer constants et dangereux deux matchs de suite, les dogues marquent le pas en championnat. La parenthèse C1 ne s’est guère montrée plus convaincante. Malgré une belle prestation, Lille s’est incliné 2-0 à Stamford Bridge et voit ses (maigres) espoirs de qualifications s’envoler.

    Le match au Groupama Stadium tombe mal pour les hommes de Jocelyn Gourvennec. Il va falloir vite se remobiliser pour tenter de surprendre un Lyon qui monte en puissance depuis le début de l’année.

    Car oui, l’OL a digéré le faux-pas Monégasque. Deux matchs aboutis face à Nice et à Lens avec 4 points sur 6 dans la besace des hommes de Peter Bosz. Lyon a lancé sa « remontada » et ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Les Gones sont 8èmes et lorgnent sur le trio Marseille-Nice-Strasbourg encore loin devant au classement.

    La décla de la semaine

    « J’ai dit aux joueurs que s’ils avaient prévu de se rendre au Parc pour échanger les maillots, je ne viendrai pas. »

    Pascal Dupraz, visiblement impatient d’affronter le Paris SG.

    Les pronos de la rédac’ :

    Romain :

    Montpellier – Rennes : 1-1

    Strasbourg – Nice : 1-0

    PSG – Saint-Etienne : 2-2

    Monaco – Reims : 2-1

    Angers – Lens : 1-2

    Brest – Lorient : 2-0

    Clermont – Bordeaux : 3-2

    Metz – Nantes : 0-1

    Troyes – Marseille : 0-2

    Lyon – Lille : 3-1

    Sylvain :

    Montpellier – Rennes : 1-2

    Strasbourg – Nice : 1-2

    PSG – Saint-Etienne : 2-1

    Monaco – Reims : 2-0

    Angers – Lens : 0-2

    Brest – Lorient : 1-1

    Clermont – Bordeaux : 3-1

    Metz – Nantes : 0-1

    Troyes – Marseille : 0-2

    Lyon – Lille : 2-1

  • 94-95 : Paris Stars-Germain

    Vainqueur du championnat 93/94, le Paris Saint-Germain est ce qui se fait de mieux en France. Malgré cela, un grand remaniement a lieu à cause d’un conflit interne. Ce dernier entraînera une période de rodage en Ligue 1 qui coûtera des points précieux à la fin de saison 1994-1995. Pour contrebalancer tout cela, les Parisiens pourront s’appuyer sur des campagnes de coupes nationales et internationales réussies grâce à ses trois hommes forts, Rai, David Ginola “El Magnifico” et George Weah.

    Champion de France en 93-94, demi-finaliste de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, le Paris Saint-Germain d’Artur Jorge tourne à plein régime mais une querelle interne divise les dirigeants du club de la Capitale. “À l’époque, c’est Canal + qui dirige le Paris Saint-Germain. Et à cette période, il y a un conflit au sein du groupe entre deux hommes, Michel Denisot, le patron du PSG et Charles Biétry, le directeur des sports de Canal +. Charles Biétry milite très très fortement pour qu’il y ait un style plus spectaculaire au Paris Saint-Germain.”, explique Jean-Philippe Bouchard, journaliste qui suivait le club parisien quotidiennement pour L’Équipe et auteur du livre “Le roman noir du PSG : de Canal + à Canal -”. Le directeur des sports sort vainqueur de ce conflit et Artur Jorge qui a atteint tous les objectifs est débarqué car “Il manque un sourire au PSG.”, se justifiait l’homme aux multiples facettes en conférence de presse. Exit Artur Jorge et son jeu basé sur la maîtrise qui voit les victoires un but à zéro défilées, place à la fougue de Luis Fernandez, qui vient de terminer sixième de Ligue 1 avec le club promu de l’AS Cannes où figurait le jeune Johan Micoud. 

    Artur Jorge, le grand artisan de la réussite du Paris Saint-Germain au début des années 1990. @AFP

    Le plein de trophées

    À peine ses valises déposées au Camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye, Luis Fernandez est soumis à une pression. Son prédécesseur Artur Jorge a amené le Paris Saint-Germain sur le toit de l’Hexagone en remportant le deuxième titre de champion de France du club de la Capitale. Meilleure défense avec seulement 22 buts encaissés et deuxième meilleure attaque avec 54 buts marqués derrière l’éternel rival l’Olympique de Marseille, le PSG du tacticien portugais est ce qui se fait de mieux en France à l’époque. “La mission de Luis Fernandez était d’être plus spectaculaire qu’avant. Luis va donc tenter plein de coups qui étaient, en effet, spectaculaires dans les gros matchs de Coupe d’Europe mais un peu plus brouillon en Ligue 1.”, confie l’ancien journaliste pour le quotidien sportif LÉquipe. Les hommes de Luis Fernandez débutent mal le championnat et pointent au quinzième rang après la cinquième journée de championnat sans aucun succès. Des revers contre le Racing Club de Strasbourg et le FC Nantes de “Coco Suaudeau” ont marqué le début de saison poussif des hommes de la Capitale. Avec seulement deux buts en cinq rencontres, le spectacle promis par Charles Biétry n’est pas au rendez-vous au Parc des Princes.  

    Le Onze qui affronte le Racing Club de Strasbourg en finale de Coupe de France. @Archives

    Le retard accumulé entérinera les espoirs des coéquipiers de David Ginola qui laisseront leur sésame à une impressionnante équipe de Nantes battue seulement une fois cette saison-là. “La perte du titre avait fait un peu désordre par rapport au niveau qu’avait cette équipe.”, affirme Jean-Philippe Bouchard. Les hommes de Luis Fernandez décident dès lors de se focaliser sur la Coupe de France et la Coupe de la Ligue, nouvellement créée. Après une entrée en lice compliquée contre le Stade Rennais en Coupe de France où les Parisiens s’imposent en prolongations, le reste du parcours est plus simple, hormis les huitièmes de finale contre Le Havre (victoire aux tirs au but 4-3). En demies, Raí et consort passent l’épreuve de l’Olympique de Marseille avec brio et décrochent une place en finale contre le Racing Club de Strasbourg.

    Servi par le Brésilien, Paul Le Guen catapulte le ballon dans le but alsacien et offre la Coupe de France au club de la Capitale au terme d’un match accroché. L’épopée en Coupe de la Ligue est là aussi bien gérée par les Parisiens. Avec seulement un but encaissé en cinq matchs, les Rouges et Bleus soulèveront le trophée au Parc des Princes grâce des réalisations d’Alain Roche et de Raí. Si le bilan en championnat a mis à mal Luis Fernandez, les compétitions à éliminations directes ont, en quelque peu, éclairci un ciel bien sombre. 

    Un beau parcours en Ligue des Champions

    George Weah, le meilleur buteur de la Ligue des Champions, célébrant son but contre le Bayern Munich. @L’Équipe.

    Même s’ il remporte le championnat l’année précédente, le Paris Saint-Germain se voit contraint passer par les tours préliminaires de la Ligue des Champions. Il doit faire face au club hongrois, le Váci FC Samsung, pour espérer disputer la C1. Lors du match aller, les coéquipiers d’Alain Roche, auteur d’un but ce jour-là, l’emporte trois à zéro et ont déjà un pied en Ligue des Champions. Deux semaines plus tard, le club créé par Guy Crescent se déplace à une trentaine de kilomètres de Budapest pour valider complètement son ticket pour la Ligue des Champions. Patrick Mboma, le buteur Camerounais, inscrit deux buts et permet à Paris de voir la Ligue des Champions.

    Le tirage au sort désigne alors le Bayern Munich, le Dynamo Kiev et le Spartak Moscou comme adversaire des hommes de Luis Fernandez en phase de groupe. Un groupe assez clément pour les Parisiens qui font figure de favoris. Un costume taillé sur mesure pour le club détenu par Canal + qui remporte la totalité de ces matchs. Le PSG termine même meilleure attaque de la phase de poules avec douze buts inscrits. “La force du groupe de 1995, c’était son état d’esprit, on était costauds : Guérin, Colleter, Ricardo, Roche, Bravo, Rai, c’était du solide, explique Luis Fernandez, 25 ans après, à L’Équipe. La priorité, c’était le groupe, les joueurs étaient forts dans leur tête. Et devant, on était bons.”.

    Pour le compte des quarts de finale, c’est le FC Barcelone de Johan Cruyff qui se dresse devant le Paris Saint-Germain. Parmi les joueurs blaugrana, des hommes comme Ronald Koeman, Pep Guardiola, Txiki Begiristain ou encore Hristo Stoichkov. Le 1er Mars 1995, vêtus de blanc et rouge, les Parisiens se déplacent au Camp Nou pour le premier match de cette double confrontation. Les 45 premières minutes sont à sens unique. Les visiteurs sont timorés et hormis une frappe de David Ginola, rien n’est à mettre à leur actif. Côté Barcelonais par contre, les actions se multiplient sur la cage de Bernard Lama. Le portier Français repousse un bon nombre de tentatives dont la volée à trente mètres du capitaine catalan José Mari Bakero. Peu avant la mi-temps, les hommes du Hollandais Volant se voient injustement refuser un but. Servi par Korneev, Txiki Begiristain est signalé hors-jeu alors que sa position est assurément licite. Bien qu’il “ estimait entre 70% et 80% les chances de qualification du Barça pour les demi-finales”, Johan Cruyff est fou de rage et s’explique avec le quatrième arbitre. D’un naturel calme, l’entraîneur néerlandais sent que ce but refusé va peser lourd dans la confrontation aller-retour.

    Juste après la mi-temps, les Barcelonais reprennent tambours battant et à la suite d’un jeu en triangle hasardeux, Igor Korneev profite d’une faute de main de Bernard Lama pour délivrer le Camp Nou, 1-0. La joie fut de courte durée côté blaugrana. Après avoir obtenu un coup-franc à gauche de la surface de réparation, George Weah reprend de la tête le ballon frappé par le Brésilien Valdo et bat, à bout portant, Carles Busquets, 1-1. Tout va donc se jouer au Parc des Princes.

    George Weah s’élevant plus haut que tout le monde pour tromper Carles Busquets. @L’Équipe.

    Un exploit au Parc

    Deux semaines plus tard, les deux équipes se retrouvent pour jouer le match retour. Un seul changement côté Parisien, suspendu, Alain Roche laisse sa place à Daniel Bravo et Luis Fernandez délaisse son 4-3-3 pour se calquer sur son homologue néerlandais. “Face à lui, je passais mon examen, je voulais être à la hauteur. Il était un monstre et il me serrait la main. Il prônait un football ouvert et spectaculaire. Je me disais : « Si tu veux faire du Cruyff, commence par faire des compositions d’équipes aussi offensives que les siennes ». Au retour, on avait joué avec Bravo, Guérin, Valdo, Rai, Ginola et Weah.”, confiait-il dans les colonnes de L’Équipe.

    Les Parisiens semblent bien décidés à bousculer les hommes du Hollandais Volant. David Ginola élimine Albert Ferrer à l’aide de dribbles chaloupés dont seul “El Magnifico” a le secret, puis centre sur l’inévitable George Weah qui se heurte à la transversale de Busquets. Les blaugrana sont prévenus, les coéquipiers du Libérien entendent bien réaliser l’exploit. Quelques minutes plus tard, Hristo Stoichkov se joue de la défense Parisienne et adresse une passe à quelques centimètres du but que ne parviendra pas à reprendre Txiki Begiristain. Les deux équipes se rendent coup pour coup. Servi par Rai, Ginola s’en va lui aussi tester les montants du portier Espagnol, toujours 0-0. Les poteaux sont décidés à empêcher les Parisiens de marquer, c’est Rai qui vient à son tour buter dessus.

    Ronald Koeman sur le qui-vive face à la menace Parisienne. @L’Équipe.

    Comme à l’aller, c’est après la mi-temps que frappe les Barcelonais. José Mari Bakero saute plus haut que tout le monde et bat Bernard Lama, 1-0 pour le FC Barcelone. Les Parisiens vont devoir inverser la tendance s’ils veulent voir le dernier carré. 25 minutes plus tard, Rai vient remettre les pendules à l’heure. Il profite d’une sortie hasardeuse de Carles Busquets pour égaliser, 1-1. En dix minutes, les hommes de Luis Fernandez parviennent à renverser la situation. À 25 mètres des buts, Vincent Guérin place une frappe qui se loge au ras du poteau de Busquets, 2-1. Les supporters de la Capitale peuvent exulter, le PSG vient de sortir le Barça de Johan Cruyff et entrevoit les demi-finales de la Ligue des Champions.

    Ils affronteront l’AC Milan de Ruud Gullit, Marco Van Basten, Dejan Savicevic ou encore Paolo Maldini. Cette marche sera trop haute pour les coéquipiers de David Ginola qui perdent 1-0 à domicile puis 2-0 à San Siro. Amenés par un trio Ginola-Rai-Weah, les Parisiens auront “sauvé” une saison mal embarquée en championnat grâce à cette épopée en Ligue des Champions.

    L’infernal trio Ginola-Rai-Weah

    David Ginola, George Weah et Rai, c’était le trio magique de devant, décrit Jean-Philippe Bouchard. Weah c’était à la fois la puissance et l’intelligence. C’est pas pour rien qu’il a fini Président de la République du Libéria. Rai c’était l’âme du Brésil. Il était capitaine de la Seleçao quand elle remporte la Coupe du Monde 1994 puis c’est le frère de Socrates donc l’intelligence il sait ce que c’est. Et enfin, au milieu de cela tu rajoutes David Ginola qui était l’électron libre sur l’aile gauche et qui pouvait dribbler n’importe qui.”. Si le trio a pris forme en 1994, il a fallu du temps pour que les trois joueurs trouvent leurs automatismes.

    Arrivé à l’été 1993 en provenance du Sao Paulo FC, le Pauliste a vécu une première saison compliquée à la Capitale. Dans l’ombre de l’autre Brésilien, Valdo, le frère de Socrates a mis du temps pour s’acclimater au football français. S’il dispute presque tous les matchs, l’impact est loin d’être satisfaisant. Avec seulement un but toutes les 334 minutes, Rai déçoit. “Il arrivait dans un pays qu’il connaissait pas et dont il ne parlait pas la langue. Un engouement s’était créé autour de lui, ce qui ne lui facilitait pas les choses.”, argumente le journaliste.

    Weah (droite), Ginola (gauche) et Rai (arrière-plan à gauche), les trois hommes forts du PSG cette saison. @Archives

    À force de travail et d’acharnement, le milieu offensif Brésilien se fond dans le collectif et arrive enfin à montrer son réel niveau. “Là où on a vu la force de ce joueur, c’est qu’il ne sait jamais exprimé et qu’il a énormément travaillé même physiquement alors qu’il était déjà costaud.”, relate Jean-Philippe Bouchard. Pour se fondre dans la masse, Rai a même demandé aux journalistes de lui conseiller des films afin de s’imprégner de la culture populaire française. Parmi eux, le chef d’œuvre de Louis de Funès “La Grande Vadrouille”. 

    Quand je suis arrivé, il avait surtout fallu relancer Rai et Weah, qui n’y étaient plus trop, dans leur tête. Le club avait pensé à vendre Rai et George avait voulu partir, après avoir été mis sur le banc contre Arsenal.”, se souvient Luis Fernandez. Une fois le mental réparé, les trois hommes ont porté le Paris Saint-Germain. Avec 46 buts inscrits sur les 93 de la saison, le trio Ginola-Rai-Weah a fait vibrer les supporters Parisien en leur rapportant deux trophées et une épopée en Ligue des Champions.

    Cependant, comme toutes bonnes choses ont une fin, l’association a été démantelée. George Weah est parti du côté de la Lombardie pour jouer sur la tunique rossonero et David Ginola s’en est allé chez les Magpies de Newcastle pour découvrir le championnat anglais où il brillera pendant sept années. Rai, quant à lui, restera au Paris Saint-Germain où il gagnera son statut de légende au même titre que son successeur Jay-Jay Okocha. 

  • J25 : Un duel de prétendants à l’Europe, le jeu à l’honneur dimanche soir et Monaco qui va tenter de se relancer au Matmut Atlantique

    Les attaquants devront être à la fête samedi après-midi. @L’Équipe. 

    Pour cette 25ème journée de Ligue 1, les équipes qui proposent les jeux les plus alléchants s’affrontent. Après avoir dominé de la tête et des épaules l’OGC Nice de Christophe Galtier ´les Gones passent le test lensois à Bollaert. À 1050 kilomètres du stade des Sang et Or, c’est Marseille qui reçoit le Clermont Foot dans un match qui sent bon la tactique. Et enfin, l’AS Monaco de Philippe Clement se déplace chez le dernier Bordeaux pour relancer la machine après le match nul contre Lorient.

    Programme

    La passe de deux pour Lyon ?

    Les gardiens auront fort à faire samedi à Bollaert. @Le Progrès

    Solide vainqueur de Nice la semaine dernière, les hommes de Peter Bosz se déplacent dans le Nord pour affronter l’équipe séduisante du RC Lens. “On n’a peut-être pas mérité notre victoire à l’aller. C’est une très bonne équipe. Ce sera un match différent de celui de Nice, déjà par rapport à nous-mêmes. J’ai beaucoup de respect pour cette formation, et aussi pour leur coach. Ils ont de bons joueurs et un groupe qui fait des choses ensemble.”, expliquait l’entraîneur néerlandais en conférence de presse. 

    Si les Sang et Or ne sont pas en réussite contre les Gones, la dernière victoire remontant à 2014, les hommes de Franck Haise pourront compter sur leur collectif extrêmement solide. Côté Lensois, seulement trois joueurs devraient manquer à l’appel dont le défenseur central qui crève l’écran cette saison, Jonathan Gradit. Rendez-vous samedi après-midi pour le choc de cette 25ème journée où le jeu devrait être au centre de l’affrontement.

    Un choc tactique au Vélodrome

    Arkadiusz Milik, l’homme de l’Olympique de Marseille. @L’Equipe

    N’en déplaise à Pascal Dupraz, le Clermont Foot est une des équipes avec les principes tactiques les plus forts de cette Ligue 1. Si les résultats ne suivent pas toujours, en atteste leur 15ème place au classement, les Auvergnats s’appuient sur le jeu de position pour déstabiliser leurs adversaires. Face à eux se dressent l’Olympique de Marseille, actuel deuxième de Ligue 1. Forts d’une victoire trois buts à un contre Qarabag en Ligue Europa Conférence, les coéquipiers d’Arkadiusz Milik, auteur d’un doublé en trois minutes, espèrent continuer sur leur lancée pour creuser l’écart et sécuriser leur place de dauphin du Paris Saint-Germain. 

    Malgré la deuxième place de son équipe, Jorge Sampaoli attise les critiques sur son style. “Si on ne gagne pas, on devient coupable de ce qu’il se passe sur le terrain. On joue notre place à chaque match. La sensation est toujours la même pour moi : j’essaye, partout où je passe, de consolider mon idée de jeu. Mais dans notre profession, la notion de résultat rend notre statut vulnérable.”, confessait l’entraîneur argentin en conférence de presse. Réservez votre dimanche soir, ça va jouer au Vélodrome !

    Monaco à la relance au Matmut Atlantique

    Nul doute que dimanche, les duels seront âpres au Matmut Atlantique. @AFP

    Après avoir concédé le match à Louis II dimanche dernier contre le FC Lorient, le Monaco de Philippe Clement espère reprendre sa marche en avant pour se relancer dans la course à la Ligue des Champions. Le club de la Principauté est à cinq points de son rival Niçois, troisième. Dimanche, les coéquipiers de Wissam Ben Yedder se rendent au Matmut Atlantique pour affronter la lanterne rouge de cette Ligue 1, les Girondins de Bordeaux. 

    Au Hayan, les choses ont bougé. Exit Vladimir Petkovic, place à David Guion. Pour sa première conférence de presse, l’ancien entraîneur du stade de Reims en a appelé à l’union sacrée. “Dans cette opération maintien, j’en appelle à l’union. Elle est fondamentale et indispensable. C’est vrai que les joueurs ont paru manquer de confiance, que les résultats n’ont pas été là mais c’est le moment de s’unir et d’aller tous ensemble chercher ce maintien. Ça passe inévitablement par le staff, les supporters et nos partenaires. On doit emmener l’environnement avec nous, l’union sacrée autour de cet objectif.”, affirmait le fraîchement arrivé en Nouvelle-Aquitaine. Une chose est sûre, dimanche les deux équipes auront à cœur de s’imposer pour ne pas se faire distancer. 

    La décla de la semaine :

    “Quand je bossais à la télé, j’avais tous les entraîneurs au téléphone. Donc le plan de jeu de Julien Stéphan, je le connais (rires) !”

    Pascal Dupraz avant Saint-Étienne-Strasbourg.

    Les pronos de la rédac’ :

    Romain : 

    Lille – Metz : 3-0

    Lens – Lyon : 1-1

    Nantes – PSG : 0-1

    Nice – Angers : 1-0

    Lorient – Montpellier : 1-1

    Reims – Brest : 0-2

    Rennes – Troyes : 3-0

    Saint-Étienne – Strasbourg : 1-2

    Bordeaux – Monaco : 2-4

    Marseille – Clermont : 3-1

    Sylvain : 

    Lille – Metz : 2-0

    Lens – Lyon : 0-2

    Nantes – PSG : 0-1

    Nice – Angers : 2-0

    Lorient – Montpellier : 0-1

    Reims – Brest : 1-1

    Rennes – Troyes : 2-1

    Saint-Étienne – Strasbourg : 1-2

    Bordeaux – Monaco : 0-2

    Marseille – Clermont : 3-1

  • Montpellier : un virage à 180 degrés

    Olivier Dall’Oglio au milieu de ses hommes, un entraîneur proche de ses joueurs. @MidiLibre

    Dans l’Hérault, l’été rime avec changement. En juin, le club présidé par Laurent Nicollin a pris un nouveau tournant. Exit Michel Der Zakarian, place à Olivier Dall’Oglio. Fini le jeu minimaliste c’est désormais un style basé sur la relance courte qui arrive à la Mosson. En misant sur un entraîneur formateur, le MHSC espère bien profiter de sa jeunesse prometteuse emmenée par Elye Wahi et Stéphy Mavididi pour renflouer sa trésorerie durement impactée par le Covid et le fiasco Mediapro.

    Si les échanges de joueurs sont monnaies courantes dans le monde du football, les échanges d’entraîneurs le sont moins. C’est cependant ce qu’ont fait deux clubs de Ligue 1. En juin dernier, Michel Der Zakarian a déposé ses valises à Brest tandis qu’Olivier Dall’Oglio a fait le chemin inverse pour venir s’installer en Occitanie. Si l’entraîneur né à Alès a fait le bonheur des rouges et blancs en les faisant remonter dans l’élite, il entend bien faire passer un cap aux Pailladins en les amenant en Coupe d’Europe. “On a envie de faire mieux que la saison d’avant. Les joueurs ont fleurté avec l’Europe la saison dernière, ils ont envie. Donc si on peut y aller on va y aller”, confiait-il lors de sa première conférence à Montpellier. Onzième au classement, la place du MHSC est trompeuse tant l’écart avec la troisième place est peu élevé. Les coéquipiers de Téji Savanier ne sont qu’à huit points de l’OGC Nice et à trois de la cinquième place occupée par le Stade Rennais.

    Olivier Dall’Oglio doit, cependant, composer avec un effectif très amoindri par rapport à celui dont disposait son prédécesseur, Michel Der Zakarian. Gaëtan Laborde, Andy Delort, Vitorino Hilton, Daniel Congré, quatre cadres montpelliérains s’en sont allés, obligeant Olivier Dall’Oglio a misé sur la jeunesse.

    Un alliage de jeunesse et d’expérience

    Elye Wahi et Valère Germain, la force de l’âge et l’insouciance de la jeunesse. @L’Equipe

    La politique du club vis-à-vis des jeunes joueurs a changé depuis l’été dernier et c’est dû à deux choses. Tout d’abord les finances puisque le fiasco de Mediapro et le Covid ont vidé les caisses, du coup Laurent Nicollin s’est dit que le centre de formation du MHSC avait été performant dans le passé en sortant notamment la génération de Rémy Cabella. C’est pour cela que le club a été chercher Olivier Dall’Oglio, un coach formateur ce que n’est pas Michel Der Zakarian qui était trop exigeant avec les jeunes, pour profiter de la nouvelle politique de Francis De Taddeo (directeur du centre formation depuis trois ans).” explique Bertrand Queneutte, journaliste spécialiste du MHSC pour France Bleu Hérault

    Pour encadrer cette jeunesse prometteuse, les dirigeants pailladins se sont activés en recrutant des joueurs d’expérience comme le souhaitait l’ancien entraîneur brestois. “On recherche des garçons avec une certaine maturité à ce poste, au moins un.”, annonçait-il en juin. Vœu exaucé. Mamadou Sakho est venu combler ce vide laissé par les départs des vétérans Hilton et Congré. Avec 29 capes en Équipe de France, l’ancien capitaine du Paris Saint-Germain a apporté de la stabilité à l’arrière-garde montpelliéraine. Statistiques à l’appui quand Mamadou Sakho est absent, Montpellier encaisse en moyenne 2.25 buts par match. Pour Bertrand Queneutte nul doute, “Mamadou Sakho est très difficilement remplaçable en défense centrale.”. Un autre homme d’expérience est venu renforcer l’équipe d’Olivier Dall’Oglio. Valère Germain, qui n’entrait pas dans les plans de Jorge Sampaoli, a parcouru les 169 kilomètres qui séparent la Cité Phocéenne de la Place de la Comédie pour jouer sous la tunique bleue et orange. 

    Avec ses joueurs mûrs, le staff montpelliérain entend bien faire passer des caps aux joueurs avec le plus de potentiel. On pense notamment au duo d’attaque Elye Wahi et Stéphy Mavididi comptabilisant 14 buts à eux deux. Âgés de 19 et 23 ans, ils s’affirment être des acteurs majeurs de la bonne saison héraultaise. Cependant, si les deux jeunes hommes arrivent à briller c’est grâce, en partie, au jeu prôné par Olivier Dall’Oglio.

    Olivier Dall’Oglio et la relance courte

    À peine arrivé, Olivier Dall’Oglio met en place ses principes de jeu. @IconSport.

    La première chose qu’il a imposée à Montpellier, c’est la relance courte.”, explique le journaliste de France Bleu Hérault. Quand on passe de Michel Der Zakarian et ses idées de jeu réductrices à un Olivier Dall’Oglio qui souhaite faire jouer toutes ses équipes, mieux vaut se mouiller la nuque. Interviewé par MadeInFoot, le tacticien français est revenu sur son style de jeu. “Mon idée est d’aller vers l’avant, de jouer, d’avoir un football total. C’est à dire que quand on a le ballon, il faut qu’on soit tous dans une idée offensive, mes défenseurs, tous.”, affirmait l’entraîneur qui a sublimé Brest et Dijon. Lorsque l’on s’intéresse à la mise en pratique, on peut voir que les principes ont été appliqués très tôt. “Pour relancer, Olivier Dall’Oglio demande à un de ses deux numéro 6 de redescendre à hauteur des défenseurs centraux qui s’écartent pour former une ligne de trois. L’exemple le plus marquant est le premier but contre Saint-Étienne en septembre.”, décrypte Bertrand Queneutte. Preuve à l’appui. Sur ce plan, la ligne de trois est bien visible avec Joris Chotard qui se glisse entre Thuler et Sakho pour sécuriser et faciliter les transmissions.

    Illustration avec ce plan large sur le premier but de Montpellier contre l’AS Saint-Étienne. @MHSC

    Et qu’en disent les statistiques ? Elles démontrent la même chose que le journaliste de France Bleu. Si les joueurs utilisés par Michel Der Zakarian et Olivier Dall’Oglio ne sont pas les mêmes, les chiffres en termes de passes progressives (passes réussies qui permettent de faire avancer le ballon de dix mètres vers le but adverse) sont unanimes. En moyenne, Nicolas Cozza fait 2.54 passes progressives par match, Mamadou Sakho 2.70 et Jordan Ferri 5.88. L’an passé, en moyenne, Vitorino Hilton en réalisait 2.04, Daniel Congré 2.24 et Jordan Ferri 5.44. 

    Pour convaincre que sa volonté de repartir de derrière est bonne, Olivier Dall’Oglio n’hésite pas à utiliser la vidéo et à en parler en conférence de presse. “Il fait énormément de séances vidéos et ne laisse pas grand chose au hasard. Petite anecdote. Un jour, on lui pose une question sur la relance courte, et il nous répond que son staff et lui ont chronométré des séquences vidéos où ils demandaient à Omlin ou Bertaud de relancer long, mi-long et court. Le constat est que sur chaque relance longue ou mi-longue, le ballon revenait dans la surface de réparation en moins de dix secondes.”, confesse Bertrand Queneutte. Cette approche protagoniste place Montpellier parmi les équipes les plus enthousiasmantes de cette Ligue 1. Le collectif du MHSC met en valeur un joueur en particulier : Téji Savanier.

    Le maître à jouer Savanier

    Originaire du quartier de Gély à Montpellier, Téji Savanier a fait son parcours junior au MHSC de 2007 à 2011. Vainqueur de la coupe Gambardella au côté de Rémy Cabella et Benjamin Stambouli, le milieu de terrain s’est néanmoins vu pousser vers la sortie par son club de cœur. Cependant, Téji n’est pas rancunier. Après plusieurs saisons abouties chez le voisin Nîmois, Savanier revient continuer son histoire avec le club héraultais. Depuis son retour en 2019, le meneur de jeu enchaîne les grosses performances et s’affirme être un des joueurs frissons de cette Ligue 1. Utilisé plus bas sur le terrain par “Der Zak’”, Téji Savanier s’épanouit pleinement cette saison en tant que véritable numéro 10. Avec cinq buts et six passes décisives à son actif lors de cet exercice, le capitaine montpelliérain mène d’une main de maître les offensives du MHSC. “Au quotidien, c’est assez simple, parce que déjà c’est un compétiteur, il aime l’entraînement et toucher le ballon. C’est un grand plaisir. Je le connaissais déjà, mais je l’ai découvert encore plus sur le côté technique. Il voit vite, il voit des choses que tout le monde ne peut pas voir.”, expliquait Olivier Dall’Oglio à propos de Téji Savanier au micro de l’AfterFoot.

    Téji Savanier, l’âme de cette équipe montpelliéraine. @IconSport

    Un point vient néanmoins nuancer ce constat. Celui de l’indiscipline. Cette saison, il a écopé de huit cartons jaunes et de deux rouges. En tout c’est pas moins de cinq matchs qu’il a manqué pour cause de suspension. “Avoir du tempérament ça m’intéresse. Il faut avoir des compétiteurs qui en ont. Mais l’excès de tempérament ou les petites crises de colère comme ça, ça ne fait pas avancer les choses dans le football. En tant que capitaine, il se doit aussi d’avoir un comportement où on doit pouvoir maîtriser ses émotions.”, affirmait son entraîneur. S’ il vient de purger trois rencontres de suspension, Téji Savanier aura à cœur de relancer la machine héraultaise et de finir la saison en boulet de canon pour accrocher cette tant convoitée place en Europa League. 

  • J23 : Saint-Étienne renversant, Lyon solide et Bordeaux s’enfonce

    La 24ème journée de Ligue 1 a été riche en enseignements. Saint-Étienne, la lanterne rouge depuis fin novembre, pointe à la 18ème place. Lyon grapille son retard et revient à cinq points du podium. Marseille, quant à lui, consolide sa place de dauphin du Paris Saint-Germain. 

    Résultats

    Troyes coule à Brest, Lille triomphe à Montpellier et Lens assure l’essentiel contre Bordeaux. [Capture d’écran Ligue1.fr]

    Classement

    Saint-Étienne n’est plus lanterne rouge de Ligue 1, Lyon revient à cinq points du podium et Bordeaux continue de creuser. [Capture d’écran Ligue1.fr]

    En bref

    Les Verts continuent leur marche en avant en s’imposant au Gabriel Montpied. @Le Progrès

    Comme au match aller, les Verts renversent le Clermont Foot. Menés un but à zéro à 20 minutes de la fin, les Stéphanois ont marqué deux fois pour s’imposer au Gabriel Montpied et s’extirper de la dernière place du classement.

    Comme un symbole, ce sont deux des joueurs les plus critiqués dans le Forez qui ont permis aux Verts de s’imposer chez le voisin Clermontois. Servi dans la surface par Sada Thioub, c’est Madhi Camara qui a égalisé. À dix minutes de la fin, le capitaine, Timothée Kolodziejczak, reprend de la tête un corner frappé par Romain Hamouma et bat Ouparine Djoco. Avec cette victoire, les hommes de Pascal Dupraz reviennent à trois points de leur adversaire du jour et relancent la course au maintien. 

    Les Lyonnais célébrant l’ouverture du score de Moussa Dembélé dès la 8ème minute. @L’Équipe

    Auteurs d’un match plus qu’abouti, les hommes de Peter Bosz se sont imposés deux buts à zéro au Groupama Stadium face à un Nice apathique. Tactiquement, les Gones ont dompté des Aiglons sans solution grâce à un pressing haut mené d’une main de maître par le double-pivot Caqueret-Ndombélé. Statistique à l’appui, les coéquipiers d’Andy Delort n’ont frappé qu’une fois au but. Avec cette victoire, l’Olympique Lyonnais se replace encore un peu plus dans la course à la Ligue des Champions en revenant à cinq points de son adversaire du soir. 

    L’OGC Nice voit Marseille se détacher au classement et accuse quatre points de retard sur les hommes de Jorge Sampaoli, vainqueurs de Metz deux buts à un.

    Josuha Guilavogui devancé sur corner, un peu comme son club en Ligue 1. @Onze Mondial

    15, c’est le nombre de buts encaissés par les Girondins de Bordeaux lors des quatre derniers matchs en Ligue 1. Contre Lens, les coéquipiers de Marcelo, auteur d’une prestation calamiteuse, en ont ajouté encore trois. Au bout d’une demi-heure de jeu, les hommes de Franck Haise menaient déjà 3-0 grâce à des réalisations de Kalimuendo, Kakuta et Fofana. Avec l’énergie du désespoir, les hommes de Jaroslav Plasil, entraîneur par intérim, sont revenus ont inscrit deux buts par l’intermédiaire d’Albert Elis et Hwang Ui-Jo. Malgré ce sursaut d’orgueil, Bordeaux n’a ramené aucun point de Bollaert et pointe à la dernière place du classement.

    Equipe type de la 24ème journée

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